Commençons par le pitch :
"Henri Tauliaut expose le résultat de plusieurs années de recherches croisées entre l'Art et les sciences. Le projet ADN Caraïbe propose de croiser les résultats de tests génétiques, les enregistrements audio des participants au programme et d'en faire matière à création, à reflexion et à initier des échanges afin de sensibiliser les publics sur l'incohérence du concept de race."
Les propositions sont réussies tant elles sont diverses, rien d'ostentatoire. On se prend facilement au jeu, comme dans un musée des sciences pour enfant. Mais le propos n'est pas anodin dans une ère de conflits communautaires, encore et encore.
Les thèses sont pourtant relativement claires, les expériences multipliées, pour arriver à une même conclusion, le sang qui coule dans notre corps est soit rouge vif soit rouge très foncé. Et nous sommes dans un même temps totalement unique, tellement que condamnables par la justice grâce à cet infiniment petit, l'ADN.
Depuis quelques années, des tests grand public révèlent des gènes impensables inscrits dans notre patrimoine individuel.
Henri Tauliaut s'en est emparé pour traduire par la diversité de pratique, la diversité des habitants de la caraïbe : Impressions digitales, témoignages audio, création d'un code lettre couleur génétique, installation en réalité augmentée, vidéo ... dont une réalisée avec l'inspiration d'un autre artiste scientifique (ou l'inverse) Yves Bercion.
Lors du vernissage il a proposé en performance le prélèvement d'un des spectateur ; heureuse d'avoir été choisie comme donneuse.
Habillée de vestes jetables hospitalières, il m'a fait allonger sur un lit-brancard recouvert d'un drap blanc, porter des sur chaussures, a présenté le kit, et m'a gentiment demandé d'exécuter le prélèvement salivaire pour ensuite procéder lui même au dépôt dans les éprouvettes.
Somme toute rien d'exceptionnel, nous avons passé 2 années et encore aujourd'hui à effectuer des auto-tests. Et pourtant, je l'avoue, la mise en scène a créé un drôle d'imaginaire, comme si le fait de faire ce test pour connaître ses origines ethniques relevait de la maladie.
Mais finalement, n'est ce pas le cas ?
Qu'est ce que le fait de connaître les origines inscrites en nous peuvent changer ?
N'est-il pas plus essentiel de se savoir une seule humanité ?
Est ce que la détermination physique a un poids face à l'essence de chacun ?
De ce que reste humaine la nécessité d'être unique et semblable à la fois.
Ne dit-on pas qu'il y a des cons partout ;)
Voilà encore la preuve que l'ART est indispensable à la découverte de soi et de l'autre.
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